5 décembre 2011

Ma maison, mes souvenirs.

Alors attention attention chers lecteurs et lectrices habitués à mon traditionnel sarcasme, vous risquez d'être surpris aujourd'hui avec ce post ...
Je vous rassure, non, ne fuyiez pas, (ou ne vous y habituez pas), ce ne sera qu'exceptionnel !

I promess.

J'avais très envie de parler de ça aujourd'hui, car cette nuit, pour la énième fois, j'ai fait un rêve qui m'a vraiment perturbé à propos de ce dont je vais vous parler là tout de suite.
Histoire d'exorciser le truc, ou pas du tout, ou pour rendre un hommage, ou ... j'sais pas.

Voilà.

Il y a plus de deux ans maintenant, mes parents se sont séparés, comme beaucoup de gens, ça arrive, c'est la vie, c'est ainsi.
Nous vivions (enfin moi je n'y vis plus depuis 8ans maintenant), dans une jolie maison dans le Val d'Oise.
Nous n'avons jamais déménagé depuis ma naissance. Tous mes souvenirs d'enfance sont donc là bas.

Cette maison je l'adorais, elle était belle, une grande meulière, avec un sapin tellement immense qu'il cachait le devant de la maison.
Elle était grande.
J'ai eu la chance d'avoir ma chambre et ma soeur la sienne.
Le jardin était gigantesque (chose très rare aujourd'hui avec toutes les constructions de maison phoenix dégueulasses qui fleurissent de partout).
Il y avait une grande balançoire dans le fond, et un noyer tellement grand et tellement productif en noix, qu'on ne savait plus quoi en faire.
Mon père avait construit une cabane dans le fond du jardin, je la trouvais géniale. Tous les dimanche matin il mettait les Rolling Stones à fond dans la baraque, ça me réveillait, mais j'aimais bien.
Ma mère, elle, avait décoré toute la maison pendant des années, et c'était joli, on s'y sentait bien. Elle passait aussi des heures à rendre le jardin joli.
J'ai passé des heures moi aussi à jouer dans ce jardin avec ma soeur et Mélachoune, qui vivait dans la même rue que moi, à 2 maisons de la mienne. Ca fait 28 ans donc que l'on se connait, c'est sans contestes, Mon amie, une vraie de vraie. C'est un peu la 3ème fille de la famille tant ma maison était devenue sa 2ème maison, à elle.
On a passé des milliard d'heures dans ma chambre à refaire le monde au milieu de mon bordel, à danser, rigoler, pleurer aussi.
Avec ma soeur, petites, on sortait le carton de petites voitures, et on passait des heures à installer des routes, des parkings etc... dans le grenier pour finalement ne plus avoir envie de jouer.
Plus tard j'allais dans sa chambre squatter pour fumer des clopes, faire comme elle et ses copines, écouter de la musique. J'ai découvert des tas de groupes grace à ma soeur, c'était un peu ma référence. Après je crânais devant mes copines.
Je lui piquais ses vêtements aussi, je cherchais la clé de sa chambre qu'elle cachait dans un pot de fleur pour pas que je rentre en son absence.

Ado, j'ai fais des tas de soirées d'anniversaire. On poussait les fauteuils du salon et on squattait le jardin (la chance d'être née en été) , musique à fond , et flirts naissants.
On faisait des nuits blanches, et avec mélachoune on se remémorait la soirée autour d'un cordon bleu/pâtes au gruyère à 8h du matin.
Quand mes parents étaient partis, j'invitais des potes pour regarder des films, manger des macdo ou improviser des films avec la caméra d'une amie.
Sans hésitations, je pourrais dire que les soirées chez moi, mes potes s'en souviennent encore.

Ensuite, ma maison est devenue le lieu où j'aimais venir pour profiter du jardin que je n'ai plus, respirer le calme et la nature, et écouter les oiseaux.
Entendre aussi le concorde passer à 11h le matin et regarder les avions passer au dessus de ma tête en devinant la compagnie (déformation professionnelle ^^)
J'aimais m'y ressourcer, rendre visite à mes parents. Je me suis toujours sentie chez moi là bas.

Je l'aimais. Vraiment, vraiment beaucoup.

Mais le jour où mes parents se sont séparés, il a fallu vendre la maison où mon père n'allait pas rester vivre seul. Moi et ma soeur et ma mère n'y vivant plus.
Il a donc fallu faire le tri, remettre les mains dans les cartons que nous n'avions pas ouvert depuis 20ans avec ma soeur, décider ce que l'on gardait ou pas, jeter des choses car on ne pouvait pas TOUT garder, prendre des décisions difficiles...

Il a fallu supporter les visites dans la maison que tu aimes tant, et imaginer d'autres gens y vivre et se créer leurs souvenirs à eux dans les murs qui t'appartiennent encore (dans ton coeur en tous cas).
Il a fallu accepter que les nouveaux acquéreurs s'imaginent la maison autrement, parlent de casser des murs avec des artisans, coupent le sapin devant la maison et détruisent tout ...
Il a fallu s'imaginer aussi, que dans cet immense jardin, 2 autres maisons phoenix atroces, se construiraient, et défonceraient la petite cabane, la balançoire , la tonnelle, toutes les jolies plantes et arbres que mes parents avaient mis des années à faire pousser ...

Il a fallu gérer tout ça, et le panneau "vendu" sur la maison.

Il a fallu dire au revoir.

Et ne plus jamais revenir. J'peux pas.

Cette maison je l'aimais, et je crois que je ne ferais jamais le deuil d'avoir dû la quitter comme ça. Ca a duré plus d'un an tout ce déménagement, la vente et le reste, mais j'ai eu l'impression de n'avoir eu que 5 minutes pour plier bagages et dire tchao.

Ca m'a fait très mal en vrai. Je n'ai pas réalisé l'ampleur de la blessure que ça m'avait fait de devoir quitter tout ça, mais je l'ai compris à force de rêver sans cesse que j'y retournais alors qu'elle est habitée par d'autres gens, et que chaque fois que j'en parle j'ai la boule à la gorge.
Je peux rester insensible face à la tristesse des autres mais pleurer pour ma maison.
J'sais pas, c'est comme ça, j'l'explique pas.
Ca peut paraitre futile tout ça, ou très matérialiste, surtout à 28ans, mais il y a des choses dans une vie qui ont une valeur sentimentale inestimable.
J'aurais pu vivre dans une cabane toute ma vie, j'aurais été tout aussi peinée de devoir m'en séparer.
Les souvenirs restent dans la tête toute une vie, mais malheureusement ça ne suffit pas toujours et j'aimerais pouvoir me dire que je peux aller là bas quand je le souhaite, mais ce n'est plus le cas.
Rien que le fait de m'imaginer passer, ne serait-ce que devant, aujourd'hui, me fait froid dans le dos. Trop peur de voir ce qu'ils en ont fait. Impossible.

La seule chose qui m'aura "rassuré" dans tout ça, c'est de me dire que les nouveaux habitants sont des gens biens, des vrais gens, avec de vrais enfants qui créeront leurs souvenirs d'enfants dans cette maison qu'ils aimeront, je l'espère, autant que moi je l'aime ...





(Rangeons les mouchoirs, la parenthèse est terminée, la prochaine fois nous reviendront sur quelque chose de plus léger !)
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9 commentaires:

  1. Suite à la séparation de mes parents, ma mère est restée dans la maison dans laquelle j'ai grandi. Quelques années plus tard, j'ai pris mon envol mais j'y retournais très souvent. Un jour, il a fallu qu'ils la vendent (maison trop grande pour ma mère seule et mon père avait besoin de "sa partie"). Ça m'a vraiment fait mal au cœur. J'aurais voulu pouvoir la racheter mais malheureusement ce n'était pas dans mes moyens, j'ai donc du la regarder être vendue, et voir de nouvelles personnes emménager. Quand je passe devant, j'ai encore un gros pincement au cœur. Donc je te comprends. Quand on est attaché à quelques choses et que tous nos souvenirs d'enfance y sont reliés, on ne peut rester indifférentes ...

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  2. Ca me fait pareil avec les 2 maisons de mes grands mères qu'on a vendues aussi, parce que c'était devenu trop grands pour elles toute seule et l'année prochaine ma mère quitte la région parisienne pour le sud, ou elle va s'installer, et c'est pareil; ça va être douloureux. au dela de ça, je vais la garer ou ma voiture, hein??

    Mon père lui par contre, je sais qu'il quittera jamais la maison qu'il avait acheté avec ma mère quand mon petit frère est né. Mais bon, c'est pas pareil, c'est pas plein de bon souvenirs...

    C'est bien aussi les articles moins sarcastiques ;)

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  3. C'est toujours un déchirement de quitter un lieu où on a tant de souvenirs !

    Ca m'a fait la même chose quand j'ai déménagé à 13 ans et ensuite quand j'ai quitté la maison de mes parents. Aujourd'hui, j'ai envie de redéménager et même si I fuck le concierge, je sais que je devrais laisser derrière moi d'autres souvenirs...

    En tout cas, c'était une belle déclaration à ta maison !

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  4. @S'box: Je comprends bien .. je sais pas comment tu fais pour passer devant d'ailleurs, perso moi je peux pas, du moment ou j'ai su que c'était la dernière fois que j'y allais , je savais que je n'y retournerai plus. Rien que d'imaginer ça me fou les boules. Peut être dans 10, 20ans ...
    Si j'avais eu les moyens aussi j'aurai aimé pouvoir la racheter, mais c'était bien au dessus de mes possibilités aussi ...

    @Emmerdante: J'imagine aussi, ta maison ou pas ta maison, tant que tu as des souvenirs dans un lieu c'est toujours difficile de s'en séparer, même si c'était pas chez toi. J'ai eu aussi le cas il y a 2ans avec l'appartement de ma grand mère c'était un peu difficile de s'imaginer d'autres gens y vivre.
    Quelle idée d'avoir une voiture à Paris toi aussi ! Achètes toi un scooter, j'te jure ça va te changer la vie !
    Sinon c'est cool les articles moins pouet pouet aussi c'est vrai, mais pas tout le temps, enfin disons que j'ai pas envie que mon blog devienne un journal intime non plus, c'est quand même vachement moins drôle à lire!

    @Colinette: J'imagine bien ... quand c'est des souvenirs qui se rattachent à ton enfance j'ai l'impression que c'est encore plus difficile, parce que c'est loin, parce que c'est là que tu as grandi, que tu as été enfant, que tu t'es construit etc ... alors c'est pas simple .
    Tu veux quitter ta ville ou juste d'appartement?

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  5. Nan, tu n'es pas matérialiste, c'est tellement de souvenirs une maison... Bien plus que n'importe quel objet. Je pense que je peux comprendre ce que tu ressens. J'ai la chance (et je sais que c'est une chance) que mon père ait pu garder notre maison. Même si plus rien ne sera jamais comme avant.
    Bisous

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  6. @Gaëlle : Ouf! Je n'étais pas sûre en postant cet article que beaucoup de gens comprendraient le crève coeur que cela pouvait être, mais je me rends compte que je me suis trompée, et que des tas de gens ont vécu ou du moins comprennent ce genre d'épreuve.
    Merci ^^

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  7. C'est normal que ce soit difficile pour toi de dire au revoir à cette maison dans laquelle tu as vécu tant de choses... mais le plus important ce sont tous ces souvenirs que tu garderas pour toujours! des bisous

    http://lecomptoirdesatine.blogspot.com

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  8. @Samantha: En effet pas évident à digérer tout ça, heureusement oui qu'il reste les souvenirs !

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  9. Putain, je pleure toutes les larmes de mon corps en lisant ca... Si tu savais comme je regrette ce temps la. Je sais a quel point ce fut dfficile pour toi, ca ne l'a pas ete pour moi non plus et ca ne l'est toujours pas a chaque fois que je retourne chez mes parents. Mais le truc positif c'est qu'on saura toujours s'en rappeler.
    C'est mal-venu de dire que je t'**em ici?! Bah je m'en fous!
    Gros bisous
    Melachoune (oui c'est moi, je suis celebre malgres moi!)

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